Pour symboliser les 18 Itinéraires Cyclables Régionaux qui restent à faire, 13 cyclistes portant une lettre dans le dos et formant ensemble « PLACEAUXVELOS » feront un râteau sur les 4 bandes du rond-point Montgomery. Avec les autres cyclistes roulant devant, ils feront côte à côte 18 tours du célèbre rond-point bruxellois. Des cyclistes postés aux entrées du rond-point distribueront des tracts aux automobilistes expliquant l’action. L’objectif est d’être plus de 100 cyclistes et de distribuer 1.000 tracts durant l’action. Celle-ci se fera en musique.
Le pourquoi de l’action
Le PRD (Plan de Régionale de Développement) adopté en 95 avait fixé comme objectif d’arriver à 10% de déplacements à vélo sur l’ensemble de déplacements mécanisés en 2005. Pour ce faire, il fixait la réalisation d’un réseau de 19 itinéraires cyclables (228 km). Lors de la précédente législature, M. Eric André n’avait réussi qu’à réaliser 7 petits km (ICR 13). Et encore au prix d’un combat acharné des associations de cyclistes. Au niveau lenteur, monsieur Chabert ne fait pas mieux.
Depuis 21 mois qu’il est en poste, presque rien n’a été fait. Les travaux de l’ICR 1 traînent toujours du côté d’Uccle. Dans ses conditions, il est difficile aux cyclistes de croire aux promesses de Monsieur Chabert. Son objectif déclaré est de réaliser 12 itinéraires d’ici fin 2005 grâce à la création d’une Task Force au sein de l’administration (déclarations du 14 janvier 2000 devant le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale). Le problème est que cette Task Force n’est que partielle. C’est au niveau du service B1 de l’AED (exécution) que cela bloque. Les réalisations sont freinées. Qu’attend donc Monsieur Chabert pour se fâcher contre sa propre administration afin que les travaux avancent ? Depuis 2 mois, cette administration nous promet le début des travaux de la piste cyclable de Loi (portion Art-Loi – rue ducale) le week-end qui vient.
A la vitesse actuelle, le réseau complet (228 km) ne sera pas fini avant 2075 (1 ICR tous les 4 ans). A Paris, en deux ans on a construit 100 km de voies cyclables et les déplacements à vélo ont atteint 4 % (à Bruxelles, on plafonne entre 1 et 2 %). Mais plus qu’une question de budget (les ¾ ne sont pas utilisés et donc reportés d’années en années), ce qui manque à la politique de mobilité bruxelloise, c’est une réelle volonté politique de repartager l’espace accaparée par la voiture en voiture en faveur des piétons, des cyclistes et des transports publics. L’exemple du Pont de Laeken est exemplatif en la matière.
Monsieur Chabert veut dépenser plus de 80 millions venant du Fédéral pour accrocher de part et d’autre du pont de Laeken (Tracé royal) d’absurdes passerelles. Celles-ci obligeront les cyclistes à traverser le pont en effectuant un large détour, alors qu’il est si simple de supprimer une bande voiture pour créer de deux bandes cyclables directes sur le pont même. Toutes les associations de cyclistes sont contre ce projet. Cet exemple démontre bien l’impossibilité mentale de repartager l’espace disponible un peu plus équitablement en faveur des cyclistes. Si c’est pour démontrer que le ministre a affecté un gros budget pour les cyclistes, on ne fait pas mieux. Demain, il interdira la circulation des cyclistes sur le pont et les cyclistes devront se taper 4 phases de feux pour traverser celui-ci. Par contre, les cyclistes se demandent toujours quand Monsieur Chabert va changer des grilles à Schuman et environs ou améliorer la piste cyclable du Lambermont pour augmenter la sécurité des cyclistes.
Notons enfin que ce réseau cyclable régional n’est pas la panacée qui va résoudre tous les problèmes de circulation des cyclistes en Région bruxelloise. Toute la ville, et a fortiori le réseau de voiries régionales, doit être rendue cyclable. D’autre part, le réseau cyclable régional doit être complété localement par un réseau cyclable communal, à prévoir dans les 19 Plans communaux de développement. C’était le but de cette Task Force. Elle n’existe que sur le papier. Elle devait stimuler la collaboration des fonctionnaires des différentes administrations appelées à réaliser rapidement le Plan Global Vélo. Mais cela aussi, c’est dépassé faute d’aide de la Région ou de moyens financiers.
Aucune politique de mobilité durable n’est crédible si la priorité n’est pas donnée au piéton, cycliste et au transport en commun de surface (tram et bus). La voirie n’étant pas extensible, celle-ci doit être repartagée en faveur des piétons, cyclistes et transports collectifs au détriment de la trop sacro-sainte bagnole.
La politique régionale basée sur le maintien de la fluidité du trafic automobile mène à l’asphyxie de Bruxelles et à l’exode des bruxellois. Pour provoquer un véritable transfert modal vers les moyens de transports durables, il faut avoir le courage politique de dire stop à la sacro-sainte bagnole. Les critères principaux évoqués par les Bruxellois pour ne pas se déplacer à vélo sont le danger du trafic et le manque d’aménagements. Des événements de promotion du vélo comme Dring Dring ne sont donc pas suffisants pour remettre les Bruxellois en selle. Il faut des aménagements et de l’espace vital pour les cyclistes.
Le timing de l’action
- 18h00 : rassemblement des cyclistes devant les grilles – préparation de l’action et distribution.
- 18h20 : Départ par l’avenue de Tervueren : les « PLACEAUXVELOS, les autres cyclistes prennent la bande latérale.
- 18h25 : Montgomery : les « PLACEAUXVELOS » forment et démarrent le râteau. Des cyclistes se positionnent aux entrées pour distribuer des tracts. Les autres cyclistes attendent le premier passage pour rentrer dans le rond-point et prendre position devant le râteau.
La masse fait 18 tours de Montgomery symbolisant les 18 ICR qui restent à réaliser. Des cyclistes distribuent des tracts aux automobilistes aux entrées du rond-point.
- 18h50 : retour à Mérode. La masse continue jusqu’à Schuman pour quelques tours.
- 19h20 : fin de la masse dans un café de la place Jourdan.