Pour symboliser les 18 Itinéraires Cyclables Régionaux qui restent à réaliser, 13 cyclistes portant une lettre dans le dos et formant ensemble « PLACEAUXVELOS » feront un râteau sur les 4 bandes au du rond-point Montgomery. Avec les autres cyclistes roulant devant, ils feront côte à côte 18 tours du célèbre rond-point bruxellois. Des cyclistes postés aux entrées du rond-point distribueront des tracts aux automobilistes expliquant l’action. Cette action très visuelle est organisée depuis 3 ans pour rappeler que malgré les promesses, la réalisation des ICR est beaucoup trop lente. Avec cette lenteur, c’est toute la politique cyclable régionale qui a du plomb dans l’aile ! Celle-ci ne donne pas la place indispensable pour le confort et la sécurité des cyclistes. Bruxelles Capitale ne respectera jamais l’objectif du 1er PRD : 10 % de déplacement à vélo à atteindre pour 2005. Une politique cyclable volontariste, c’est avant tout une question de place.
Le pourquoi de l’action
Le 1er PRD (Plan de Régionale de Développement) avait fixé comme objectif d’arriver à 10% de déplacements à vélo sur l’ensemble de déplacements mécanisés en 2010. Pour arriver à ce résultat, il était primordial de réaliser d’un réseau de 19 itinéraires cyclables Régionaux (228 km) d’ici 2005. Mais lors de la précédente législature, seul l’ICR 13 avait été réalisé (7 km). En début de législature, Monsieur Chabert lui promettait de réaliser 13 itinéraires d’ici fin 2005 (25 km/an, 2-3 ICR par an). Après 3 ans, il faut bien constater que bien que cela va un peu plus vite, la réalisation des ICR traîne toujours. Deux ICRs (1 et 15) sont en voie d’achèvement depuis plus d’un an. Les travaux de l’ICR 12 (Evere – Bruxelles) doivent commencer ce printemps. L’enquête de l’ICR 5 doit être mis à l’enquête publique. Celui-ci financé par l’accord de coopération Etat-Région longe le canal, traversant Bruxelles du nord au sud.
Alors que les associations de défense du vélo estiment qu’il faut 300 FB/habitant/an (+/- 300 millions de FB pour Bruxelles) pour mener un politique cyclable dynamique, la dépense engagée pour les ICR n’atteint que 37,7 millions de FB par an (moyenne 1995-2002). A Paris, en deux ans on a construit 100 km de nouvelles pistes cyclables et les déplacements à vélo dépassent maintenant les 4 % (à Bruxelles, on plafonne entre 1 et 2 %). D’autres villes françaises dépassent aussi Bruxelles (Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lille..) alors qu’au début des années 90, elles étaient des no mans land pour le vélo comme Bruxelles.
Sur le terrain, les cyclistes constatent que la politique cyclable régionale est peu dynamique, manque de visibilité est handicapée par le manque de volonté de repartager l’espace accaparée par la voiture en voiture. On préfère dépenser des millions pour des aménagements coûteux plutôt que de faire des petits aménagements qui donnent de la place aux cyclistes. L’exemple du Pont de Laeken est exemplatif en la matière : 80 millions pour accrocher de chaque côté du pont de Laeken des passerelles alors qu’il y a assez de place sur le pont pour faire deux bandes cyclables si une bande auto est supprimée. Aucune association ne réclame ces passerelles.
L’échec de la politique des ICRs a trois causes principales : 1 le budget régional est insuffisant. 2. Les enquêtes publiques pour les ICR prennent trop de temps et certaines communes freinent les travaux. 3. La Task Force vélo de l’Administration de l’Equipement et des Déplacements (EAD) est incomplète. Si le service A1 de l’AED (Direction de la politique des déplacements) ne chôme pas, il manque toujours un cycliste au service B1 (Direction des voiries) pour s’occuper des aménagements cyclables à remettre en état, à améliorer et à créer.
La création des ICRs est trop considérée comme la panacée qui va résoudre tous les problèmes de circulation des cyclistes en Région bruxelloise. C’est bien beau faire des ICRs si tout le reste devient impraticable pour les cyclistes. L’absence d’aménagement cyclable est fragrante sur la plupart des axes régionaux. Les cyclistes sont trop souvent oubliés lors des rénovations (ex. : axe royal). Ceux-ci réclament des résultats visibles sur le terrain et qui leur procurent une réelle place sur le bitume. Pas comme les logos vélo de l’avenue de la Couronne qui s’effacent après 2 mois ! S’il y a une volonté de montrer qu’il y a de la place pour le vélo à Bruxelles, l’AED doit pouvoir peindre des sas pour cycliste à tous les aux carrefours régionaux durant cet été. Cela ne devrait pas poser de problèmes insurmontables à résoudre. Un sas est un aménagement cyclable qui ne coûte pas cher, c’est rapide à exécuter et cela ne nécessite pas d’enquête publique.
Les Bruxellois ont besoin d’un minimum d’espace vital pour enfourcher leur vélo sans peur et sans reproche. Des petits aménagements comme des sas, on le mérite de faciliter le placement des cyclistes devant le feu rouge pour pouvoir redémarrer avant les voitures en sécurité le premier. Les quelques sas réalisés, il y a trois-quatre ans ont souvent été mal repeints. La bande cyclable d’accès a été oubliée alors que le code de la route prévoit qu’un sas pour cyclistes doit toujours être accompagné d’une bande cyclable d’accès. Évidemment, s’il y avait un cycliste au service B1 (Direction des voiries), celui-ci aurait pu contrôler le travail réalisé. Le confort des cyclistes dépend plus de petits aménagements que de gros travaux autoroutiers.
Infos sur les promesses de Monsieur Chabert :
Lettre du ministre Chabert en charge de la politique des déplacements bruxellois (Oct 2000)
Le document « Bruxelles vit, Bruxelles bouge » (plan d’action 2000 – 2004) donne trois cartes des futurs ICRs et d’autres explications sur la politique de mobilité du ministre (pages 14, 15, 16). 1.665 ko
http://www.bruxelles.irisnet.be/FR/1FR_ADMI/1FR_2GOV/communiques_fr/chabert/planfr.pdf
Le timing de l’action
- 18h00 : Rendez-vous Porte de Namur.
- 18h15 : Départ par la petite ceinture, la rue Béliard et la piste cyclable le long du Parc du Cinquantenaire
- 18h30 : Arrêt à Mérode (devant les grilles du Parc) pour préparer le râteau PLACEAUXVELOS
- 18h40 : Départ vers Montgomery, le râteau en tête.
- 18h45 : Montgomery : Le râteau démarre. Les autres cyclistes attendent le premier passage pour rentrer dans le rond-point et prendre position devant le râteau. La masse fait 18 tours de Montgomery symbolisant les 18 ICR qui restent à inaugurer. Des cyclistes distribuent des tracts aux automobilistes aux entrées du rond-point. On espère passer en direct sur la RTBF (le Bus des Régions de Région-Soir).
- 19h15 : Retour à Mérode. La masse continue jusqu’à Schuman puis par la rue de la Loi pour aller prendre l’Apéro place du Luxembourg (19h30)