Comme chaque dernier vendredi du mois, les cyclistes de Bruxelles se rassemblent en une Masse Critique et se déplacent dans les rues de la ville. Dans quel but ? Certains voudraient voir moins de voitures en ville et plus de sécurité pour les usagers doux, d’autres sont préoccupés par le réchauffement de la planète et par la pollution de l’air. D’autres encore pensent aux bénéfices du vélo pour la santé. Et enfin certains ont découvert le moyen le plus rapide pour se déplacer dans Bruxelles . Quelques soient nos objectifs particuliers, nous nous rassemblons dans une ambiance conviviale pour promouvoir les déplacements à vélo dans la ville.
Le parcours passera ce mois ci devant la plupart des sièges des partis démocratiques. Comme les élections régionales et européennes approchent à grand pas, c’est l’occasion pour les cyclistes de faire un bilan de l’infrastructure cyclable et de rappeler aux futurs élus l’urgence d’une politique de mobilité réellement durable axée sur une redistribution de l’espace public actuellement réservé à l’automobile au profit des autres usagers (piétons, cyclistes, personnes à mobilité réduite, rollers, …) et aux transports en commun.
Pour rappel, le Plan Régional de Déplacement (Plan Iris) adopté en 95 avait fixé comme objectif d’arriver à 10% de déplacements à vélo sur l’ensemble des déplacements mécanisés en 2005. Pour ce faire, il fixait la réalisation d’un réseau de 19 itinéraires cyclables régionaux (ICR) pour un total de 228 km. Qu’en est-il aujourd’hui ? Les déplacements à vélo ne représentent que 2 à 3 % des déplacements et seuls 3 ICR sont actuellement terminés et balisés (n°1, n°13 et n°15). Un quatrième ICR en chantier, devrait d’après l’Administration de l’Équipement et des Déplacements (AED), être réalisé d’ici juillet 2004 (n°12).
Parallèlement à la création d’un réseau cyclable de qualité, les pouvoirs publics peuvent déjà prendre un ensemble de mesures peu coûteuses, souvent rapides à mettre en oeuvre et cependant essentielles à appliquer pour favoriser les déplacements à vélo :
Création de parkings vélos de qualité (en U renversé) aux lieux d’affluence (galeries commerçantes, gares, places publiques, immeubles de bureaux, …) et devant les lieux culturels (salles de concert, de cinéma, …). Ces zones de parcages doivent être réservées strictement au vélo, Systématisation des zones avancées pour cyclistes aux feux rouges (les fameux sas) ; Synchronisation des feux en faveur des piétons et cyclistes ; Mieux faire connaître l’existence de l’indemnité cycliste pour les trajets domicile-travail ; Généralisation effective des Sens Uniques Limités (SUL); Entretien régulier de l’infrastructure existante (reboucher les trous sur la voirie, repeindre les espaces cyclables et les sas, balayer les feuilles à l’automne sur les pistes cyclables, …) ; Contrôle régulier des comportements au volant et sanction des infractions.
Ce dernier point est crucial afin d’assurer la sécurité de tous les usagers et de réduire les accidents de la route. Bruxelles regorge de points noirs pour les cyclistes et autres usagers doux : stationnements gênants, installation d’échafaudages sur les pistes cyclables, agressivité au volant, etc..