Le pourquoi de l’action :
La pollution engendrée par l’auto menace d’asphyxier Bruxelles, et rien n’est fait pour décourager l’usage de la voiture (tous juste de la fluidification du trafic). Plus grave, cette pollution est niée même. On affirme que celle-ci est en diminution (en se référant à certains polluants) ou on la minimise en faisant la comparaison avec d’autres grandes villes comme Paris par exemple.
Lors des pics d’ozone, les Bruxellois (donc les cyclistes aussi) sont invités à laisser leur bécane au vestiaire (pour éviter des efforts) alors qu’aucune mesure n’est prise pour restreindre l’usage de l’auto, responsable de la pollution.
Des chiffres, et des informations SVP
La pollution n’est donc pas seulement limitée au oxydes d’azote et de souffre (NOx, Sox) et à l’ozone O3 repris dans le calcul de l’indice de pollution de l’IBGE. Dans l’air polluée, on dénombre plus de 3.000 polluants dont le benzène (cancérigène), les particules fines (plus de 50 % des autos neuves, roulent au diesel), le CO (incolore et inodore), et différents composées organiques volatiles. Pour ces polluants, il est très difficile d’obtenir des chiffres.
Le projet de directive européenne pour le benzène parle de fixer la valeur limite d’exposition à 10 ou 15 µgr/m3 Dans le Plan de circulation du Pentagone, les mesures effectuées sur le boulevard Anspach atteignent 22 µgr/m3. Il est pas possible d’obtenir de mesures pour la petite ceinture. En réalité, tout le centre ville est dans le rouge.
Selon l’Association Belge contre le Cancer, il y a 50% de cancers en plus (surtout des voies respiratoires) en ville qu’à la campagne. La cause majeure revient aux gaz de combustion des moteurs thermiques. Les problèmes d’asthme chez les enfants se généralisent (ceux-ci se trouvent à la hauteur des pots d’échappement). La mortalité chez les personnes âgées fait des pics en corrélation avec les pics d’ozone.
Et les risques pour les cyclistes ? Même s’il y a trois fois moins de polluants dans l’air ambiant (respirée par les cyclistes), que dans l’habitacle des voitures (voir l’action « l’auto ça gaz » réalisée par le GRACQ en juin 97). Des concentrations, jusqu’à 123 µgr/m3 ont été mesurées à l’intérieur des autos.
En tout cas, les cyclistes pour ne pas s’asphyxier évitent les grands axes à Bruxelles. Mais, beaucoup se posent des questions sur leur santé. Certain essaye le masque à gaz (peu efficace pour filtrer la pollution à moins de mettre le modèle 14-18). Un motif pour ne pas se mettre en selle, n’est il pas « Moi à vélo. Non c’est trop pollué ».
Et les aménagements cyclables ? L’inauguration du l’ICR 13 a failli être reporté, le secrétaire d’état Eric André après avoir décommandé (un jour après l’annonce de leur début) des travaux pour l’aménagement cyclable du carrefour Art-Loi (ICR 13). Il ne manque plus que le marquage au sol pour pouvoir prendre cette portion de la rue de la Loi à contresens située entre la rue Ducale et la petite ceinture.
Le motif d’Eric : On lui aurait caché les plans. En réalité, celui-ci ne veut pas supprimer une bande auto (inutile), quitte à dévier l’ICR et les cyclistes par la place Madou ou la rue Lambermont. La piste cyclable rue de la Loi a elle en son temps été déviée dans la rue Joseph II parce que monsieur de Donnéa trouvait la rue de la Loi trop polluée pour les cyclistes. Eric, tes ICR font des zigzags.
Le timing de l’action :
- 17h : RV Mérode (distribution d’affiches « la voiture nuit gravement à la santé »)
- 17h30 Départ, par l’avenue de la Renaissance et l’avenue Cortenberg (travaux)
- 17h45 Schuman (1 tour)
- 17h50 rue de la Loi (2 bandes ou plus, à voir)
- 18h : rue de la Loi (entre la rue Ducale et la petite ceinture) : visite des travaux.
- Retour à Mérode par la rue Ducale et la rue Bélliard
Résumé de la masse
Nous étions 10 cyclistes convaincus au départ vendredi 5 à Mérode. Si à 17h30, il ne pleuvait plus, la pluie continue de toute la journée avait sans aucun doute découragée d’autres cyclistes. Le trafic lui était dense à cause de la pluie ou d’une manif des kurdes. On ne sait pas encore.
Très vite, le groupe décida de changer les plans. Au lieu d’aller voir si les travaux de l’ICR 13 à Art-Loi comme c’était prévu au début, nous sommes partis faire des tours de Montgoméry sur les bandes centrales. Devant les flics de Mérode, la masse n’a pas pu s’empêcher de prendre l’autoroute urbaine de l’avenue de Tervueren récemment officialisée.
A Montgoméry, pendant Jean-Philippe et André essayait la force centrifuge sur la bande centrale, Claudio, Jean et 3-4 autres cyclistes ont testé la technique du râteau (cyclistes alignés sur le rayon du rond-point). Ici, on s’est limité à deux bandes, mais avec un peu plus de cyclistes, on arrivera ainsi à occuper les 4 bandes. Après une dizaine de tours, la masse est revenue à Mérode pour fixer rendez-vous à deux retardataires qui avaient appelé Claudio sur son G.
La masse traversa alors le parc du Cinquantenaire pour respirer un peu et aller jeter un coup d’œil sur les embouteillages de la rue de la Loi. Au pied des arcades, ceux-ci sont impressionnants (et le collectif n’y est pour rien). Alors sur quoi, les automobilistes pourront-il râler en rentrant à la maison. Pas cette fois-ci, sur des cyclistes qui les auraient freiner. Dans la tranché du tunnel Cinquantenaire, les voitures étaient au pas. Jean voulait y rentrer. Cela lui a été déconseillé sans son masque à gaz.
A Schuman, les cyclistes ont encore fait quelques tours en évitant bien les grilles (sans boulons mais toujours glissantes), mais toujours en occupant la place devant les feux rouges. Puis la masse, c’est disloquée pour cette fois. La prochaine fois, il fera meilleur et on sera plus nombreux. Plus on est, plus on s’amuse, ne dit-on pas.