Sur la majorité des axes régionaux bruxellois, l’absence d’aménagement cyclable est flagrante. C’est la politique du tout à l’auto qui y règne toujours. On peut toujours rêver que comme pour la rue de la Loi, une bande voiture soit supprimée pour créer des pistes cyclables. Mais cette volonté politique manque toujours à Bruxelles. Malgré le test réussi de la rue de la Loi, le Ministre-Président voudrait déjà revenir sur l’accord signé avec le Fédéral de rénover les rues de la Loi et Belliard avec des pistes cyclables. Dans des villes françaises comme Paris et Nantes, c’est en commençant par créer des bandes cyclables sur les grands axes que la politique cyclable a commencé. Ce repartage visible de l’espace public a permis au vélo de progresser rapidement. A Bruxelles, on crée de l’espace pour le vélo uniquement s’il en reste.
Une politique cyclable axée uniquement sur la réalisation d’itinéraires Cyclables Régionaux (ICR) est incomplète. La Région doit aussi assurer un minimum de confort aux cyclistes sur les grands boulevards. La moindre des choses serait de s’assurer que tous les carrefours régionaux soient équipés de sas. Mais ce voeux a peu de chance d’aboutir sans cycliste chez B1 (Direction des voiries). Au lieu de chercher cette perle rare et de s’attaquer à ce travail, le cabinet Chabert préfère prétendre que des sas, c’est impossible sur les grands boulevards. Monsieur Chabert affirme lui toujours dépenser 120 millions FB par an alors que l’analyse du budget démontre que Bruxelles dépense 37,7 millions FB en moyenne pour sa politique cyclable. Dans ses conditions, ce n’est pas étonnant que les cyclistes désespèrent voir un jour les Km d’ICR promis.
La masse de mai est la plus importante du printemps. Le nombre devient suffisant pour que les cyclistes deviennent le trafic et l’adaptent à leur rythme. Ceux-ci prennent alors les grands axes afin d’être visibles. Ils y occupent le temps d’une balade l’espace qu’ils réclament afin de rouler à vélo avec plus de sécurité et de plaisir. Ceux qui ont des remorques, venez promener celle-ci ! La masse sera en musique. C’est la bike party. La masse, c’est avant tout pour s’amuser. La bike party joint le festif au revendicatif, une heure de délire musicale afin de réclamer un réel repartage de l’espace accaparée par l’auto. Le parcours convient aux rollers. Certains de ceux-ci seront de la partie.
Le pourquoi de l’action
Il y a trop d’autos à Bruxelles. Le constat n’est pas nouveau. Au lieu de chercher à mettre en place des politiques visant à diminuer le nombre de voitures en circulation et stationnées, la politique régionale de mobilité ne vise qu’à améliorer la fluidification du trafic auto. Cette politique est voué à l’échec. Aucun réel repartage de l’espace publique accaparée par l’auto n’est vraiment entrepris. C’est la condition indispensable pour une réussite du transfert modale de l’auto vers le vélo et les transports en commun de surface. La congestion coûte pourtant à Bruxelles des millions d’heures perdues dans les embouteillages. La vitesse commercial des bus et tram diminue.
La place publique étant limitée, le postulat dans toute décision de réaménagement devrait être « les moins encombrants d’abord, le reste ensuite ». La voiture encombre Bruxelles. Les projets de travaux d’autoroutes urbaines (mise en sens unique autour de la VUB-ULB, tunnel autoroutier bd Léopold III) démontre que l’on n’est pas sorti de la logique du » tout à l’auto » et ne vise en rien une politique de diminution du trafic.
Les retards perpétuels dans la réalisation des ICRs compromettent la promotion du vélo. Comment convaincre les Bruxellois (plus de 60% de ceux-ci sont des automobilistes urbains) d’essayer le vélo si les aménagements cyclables ont tant de mal à être réalisés ! Les expériences étrangères montrent la corrélation linéaire entre le nombre de km de pistes cyclables réalisées et le nombre de cyclistes. Plus que des millions budgétisés (mais jamais dépensés), placeovelo demande que l’on accorde une vraie place aux cyclistes à Bruxelles. Ce n’est pas des logos vélos marqués au milieu du trafic auto qui libèrent de la place (av. de la Couronne). A Bruxelles, on crée de l’espace pour le vélo uniquement s’il en reste. De exemples existent dans des villes avant dédiées à l’auto où l’on a osé supprimer une bande auto pour créer une piste cyclable (3 bandes auto ð 2 bandes autos + 1 piste cyclable).
Les seuls aménagements cyclables réalisés sur les voiries régionales sont quelques sas (cases avancées). Mais, il n’y aurait pas plus de 10% des carrefours régionaux qui sont équipés de sas. De plus, ses sas existants sont +/-effacés ou ont été mal repeints. Le plus généralement, c’est la bande d’accès que les services de voiries oublient de repeindre. Le code du gestionnaire précise pourtant bien que la bande cyclable d’accès doit avoir une longueur minimale de 25m. Pour faire des sas aux carrefours régionaux, l’AED (Administration de l’Equipement) ne doit pas faire d’enquête publique, ni consulté les communes. On peut donc avancer très vite. C’est pourquoi Placeovelo demande à Monsieur Chabert de commencer par peindre des sas. Mais sans cycliste chez B1 (Direction des voiries), ce vœu a peut de chance d’aboutir. E plus, maintenant le cabinet Chabert prétend que c’est impossible de peindre des sas sur les grands boulevards. Le motif : les sas avec 3 bandes ou plus ne sont pas idéaux. Placeovelo le sait. Mais les sas même imparfaits sont quand même utiles aux cyclistes. De tels sas existent sur la petite ceinture (Trône, Belliard, ..). Pour bien fonctionner, il faut surtout qu’ils soient bien conçus et peints correctement. Sans cyclistes chez B1, il a peu de chance d’avoir demain de sas correctement peints à Bruxelles. Voir dossier : Opération SAS ? Grâce à ce type d’aménagement simple à réaliser, la reconquête des grands boulevards par les cyclistes aurait pu commencer et éviter que ceux-ci soient définitivement transformés en autoroute urbaine. Une politique cyclable n’est crédible que si celle-ci donne de l’espace au vélo, même sur les grands boulevards.
Le timing de l’action
- 18h00 : Rendez-vous Porte de Namur.
- 18h20 : Départ par la chaussée de Wavre, rue du Trône, av. de la Couronne
- 18h35 : bd Général Jacques : La bande de gauche est laissée libre pour les autos à qui sont distribués des tracts d’explications.
- 18h45 : rond-point de l’Etoile, av. du Congo, av. Lloyd (3 tours du rond-point), av. Louise .
- 18h50 : av. Legrand, ch. de Waterloo
- 19h05 : barrière St Gilles, ch. de Waterloo, bd du Midi
- 19h20 : bd Lemonnier, bd Anspach.
- 19h30 : Fin de la masse place de la Bourse (quelques tours). Apéro-Vélo à la place St Géry.
Agenda :
- Vendredi 7 juin : journée européenne du vélo. 6h : manif place de la Monnaie, RdV devant la Bibliothèque flamande. Placeovelo invite Monsieur Decloux à inaugurer des panneaux « excepté Bus +cycliste » rue de l’Ecuyer. Sur le site de Placeovelo, vous trouverez un réponse du cabinet Decloux à l’attribution du prix du vieux clou rouillé, une réponse du mouvement cycliste et un dossier « les nouvelles horreurs cyclables de Bruxelles-Ville ».