Cette année, Jean-Michel ne se déguisera plus en Jésus-Christ pour faire le calvaire du cycliste. En effet depuis trois ans, ce gag était utilisé pour essayer d’attirer l’attention des autorités publiques sur quelques « pièges à cyclistes ». Sans grand succès, malheureusement. A se demander s’il faut des morts pour voir les pouvoirs publics réagir ? Mais que cela ne tienne, Placeovelo invite les cyclistes encore une fois à faire quelques chutes spectaculaires avant d’aller peindre un logo utilisé par l’IBSR dans sa dernière campagne de sécurité et représentant deux enfants écrasés sur la piste cyclable du bd Lambermont. Les cyclistes demandent depuis des années à ce qu’elle soit déclassée en attendant que Monsieur Chabert se décide à réaménager celle-ci. Mais cela n’est pas sa priorité. Après cette action, si un enfant du vélopooling s’y fait tuer, il ne pourra pas dire qu’il n’était pas au courant du danger de cette piste cyclable.
Le pourquoi de l’action
Déjà en 98 pour la première masse, placeovelo avait dénoncé certains pièges à cyclistes comme les grilles d’aération des tunnels autoroutiers à Schuman et dans les environs. Sur ses grilles, des plaques métalliques avaient été fixées avec boulons. Les têtes de ces boulons, mal visés dépassant la surface du sol de 2-3 centimètres rendaient le passage des cyclistes très inconfortable et glissant même par temps sec. Certains cyclistes roulent à l’extrême gauche pour éviter de devoir passer sur ses grilles.
Si depuis lors les plaques métalliques de Schuman ont été enlevées, il reste de telles plaques dans la rue Froissart et à la place Jamblinne de Meux. Les cyclistes attendent toujours que l’on remplace ses grilles par un modèle moins dangereux. En effet le modèle utilisé est du type pince roue comme par exemple les anciens avaloirs que l’on rencontre encore par ci par là. La masse s’y arrêtera encore une fois pour y faire 3 sit-in (chutes). A Gand, le Fietsersbond a utilisé plusieurs fois le sit-in chaque fois qu’un des leurs se fait tuer. Cela a marché. Le centre-ville de Gand est maintenant fermé à la circulation. Désormais à Bruxelles, Placeovelo appellera les cyclistes à faire un sit-in chaque fois après un accident grave ou mortel ayant impliqué un cycliste.
Après ces trois sit-ins, la masse prendra la direction la piste cyclable du Lambermont pour dénoncer le danger de celle-ci. Cette piste cyclable ne respecte pas les règles élémentaires de sécurité éditées par l’IBSR elle-même. Si le cycliste se sent en sécurité sur la piste cyclable, il frôle l’accident à chaque carrefour. L’automobiliste qui tourne à droite n’a pas conscience que des cyclistes peuvent arriver. L’IBSR conseille de laisser un espace de dégagement de 25 m minimal pour assurer une bonne visibilité. Ici cet espace de dégagement n’est même pas de 5 m et la piste fait un zigzag dangereux à prendre si le cycliste roule vite.
On comprend le danger d’autant plus que les voitures roulent vite sur le boulevard et que les enfants sont cachés par les voitures parquées (voir schémas ci-dessous). Combien d’accidents ont déjà été évités de justesse ? Jusqu’à ce que un drame arrivera. Ce qui est fort probable du fait de l’intensification des opérations de ramassages scolaires à Evere et Schaerbeek. Avenue Vanderveld, il y avait une piste cyclable de ce type. Elle a été réamnéagée suite à la mort d’une petite fille à vélo. La piste cyclable de l’avenue Vanderveld a elle de la chance d’être sur l’ICR 13, le premier Itinéraire Cyclable Régional. La solution est donc connue. Il faut comme à l’avenue Vanderveld réaménager les carrefours avec des plateaux et rectilignifier la piste cyclable.
Mais avant ses travaux, Placeovelo réclame le déclassement de la piste cyclable (suppression de l’obligation de celle-ci). Pour cela, il suffit d’enlever les panneaux M2. En Suisse, cette méthode est couramment utilisée afin de laisser le choix aux cyclistes d’utiliser ou non un aménagement cyclable. Monsieur Chabert préfère dépenser des millions pour des passerelles supplémentaires au pont de Laeken alors qu’il y a assez de place sur le pont que mener une politique de diminution des trop nombreux pièges à cyclistes de Bruxelles. Pour Monsieur Chabert le réaménagement du boulevard Lambermont et la sécurité des cyclistes ne sont pas sa priorité. Dépenser des millions pour informer les automobilistes dans les tunnels avec des panneaux digitaux. Cela est sa véritable priorité.
A Bruxelles, il reste trop de pièges à cyclistes pour espérer convaincre le Bruxellois moyen de se remettre en selle. Le danger et le manque d’aménagement cyclable digne de ce nom sont les deux raisons principales pour lesquelles celui-ci n’utilise pas le vélo quotidiennement à Bruxelles. Dans une ville pensée pour l’auto, ce n’est pas étonnant qu’il existe autant de « pièges à cyclistes ». Les pavés, les rails de tram, le manque d’espace vitale, la vitesse excessive et l’agressivité de certains automobilistes, le parking sauvage, la dégradation continuelle des routes due au trafic sont d’autres trop nombreux « pièges à cyclistes ». Bruxelles est devenu un chantier perpétuel où il faut toujours réparer les routes, celles-ci se dégradant très vite à cause de l’excès de trafic. Pas étonnant que le budget des travaux soit en explosion. Une ville vélos admis coûte moins cher à la collectivité.
Timing de l’action
- 18h : rassemblement des cyclistes devant les grilles,
- 18h15 : départ vers Schuman par l’av. des Gaulois (deux contenaires bloquent la piste cyclable depuis 1 mois) , rue Béliard, rue Froissard (1er sit-in)
- 18h30 : Schuman (un tour), 2ème sit-in sur les grilles, côté rue de la Loi.
- 18h35 rue de la Loi rue av. de Cortenberg
- 18h45 place Jamblinne de Meux (3ème sit-in) rue du Noyer
- 18h55 rue de la Brabançonne é av. Chazal bd Labermont
- 19h : marquage au sol sur la piste cyclable
- 19h30 : fin de la masse au café de l’entrée du parc Josaphat.