A deux semaines du sommet international de La Haye sur l’effet de Serre, Placeovelo veut rappeler que l’usage de l’auto est un non-sens énergétique en ville. Malgré les prévisions de désastre climatique, aucun frein n’est mis pour réduire l’usage irrationnel de l’auto individuel. A Bruxelles, on continue de mener une politique de tout à l’auto. Cette dernière masse 2000 fera une dizaine de tours de Montgomery, puis ira se promener une dernière fois avant l’hiver sur les grands boulevards et aller souhaiter de longues vacances à Monsieur de Jonghe d’Ardoye.
Le pourquoi de l’Action
L’origine des catastrophes climatiques que connaissent certaines régions du monde ne fait plus aucun doute : le réchauffement de la planète en est la cause. Le secteur des transports est le seul secteur énergétique qui ne fait aucun effort de réduction des gaz à effet de serre. Ainsi, si les secteurs de l’industrie, du chauffage, … ont réduit leur consommation, l’augmentation la consommation énergétique du secteur des transports ne semble pas avoir de limite. L’usage irrefreiné de la voiture individuelle est en grande partie responsable de cet état de fait (augmentation de 200 voitures/jour en Belgique, rendement faible en ville du moteur à explosion (voir tableau), politique de construction autoroutière et de parkings souterrains pompe à voiture en ville, …)
Les chiffres de l’Effet de Serre (en kg de CO2 par km par personne)
En ville
- Voiture, une personne seule : 0,309
- Covoiturage, trois personnes : 0,103
- Bus : 0,08
- Tramway : 0,02
- Vélo ou roller : 0,00
Hors des villes
- Voiture, une personne seule : 0,18
- Autocar : 0,03
- Train : 0,025
Le récent blocus des camionneurs a bien montré les limites de la politique des prix pour tenter de réduire la consommation de pétrole, le public préférant se serrer la ceinture plutôt que de changer de moyen de locomotion. L’usage généralisé du tout-à-l’auto entraîne les prix des carburants à la hausse, au détriment des plus démunis qui éprouvent des difficultés financières à se chauffer.
Alors que faire ? Le règne actuel de l’automobile sur la ville provoque pollution (plusieurs milliers de morts par an), accidents de la route dramatiques, nuisances systématiques : bruit, stress… Il renforce l’individualisme, la détérioration des relations humaines et alimente un système qui réduit nos vies au travail, à la consommation et à la compétition. Il permet aux multinationales de l’industrie pétrolière de dégager des bénéfices considérables sur le dos des populations locales, dans le mépris des individus comme de l’environnement. Ainsi, la voiture qui a pu autrefois apparaître comme un outil majeur pour le progrès de l’humanité, est maintenant un archaïsme à dépasser.
Si l’opinion publique prend conscience du problème, les solutions sont du côté de nos décideurs politiques à tous les niveaux de pouvoir. En effet, les sondages européens montrent que le public plébiscite les journées sans voiture, plus d’espace pour le vélo et des transports en commun performant. L’exemple de diverses villes européennes (Strasbourg, Bale, Freiburg, Gand) nous donne une multitude d’idées peu coûteuses et faciles à réaliser afin de redonner de la place aux vélos, piétons, transports en commun : aménagements cyclables partout en ville, limitation de l’usage de la voiture en centre-ville, installation de parkings à vélo, généralisation des sites propres pour les bus, de services de location de vélos, développement du co-voiturage,…
Limiter l’usage de l’auto en ville est donc la solution la plus efficace pour diminuer la part énergétique du secteur des transports. Cette limitation se justifie d’autant plus lorsqu’on prend conscience du rendement faible en ville du moteur à explosion, cause principale de la pollution de l’air urbain.
A Bruxelles, pour justifier son refus d’adopter des mesures énergiques de limitation du trafic de transit, le bourgmestre évoque l’inertie du public. Celui-ci ne doit pas faire confiance aux sondages européens à moins qu’il soit la jouette du lobbying automobiliste ? Messieurs les politiciens, sachez qu’une étude européenne démontre que les « villes sans voitures » coûtent jusqu’à 5 fois moins que les villes avec voiture. La voiture est la cause principale de disfonctionnement de la ville. Tant que ne l’on ne limitera pas son usage et son nombre, les transports en commun resteront peu performant, le public n’osera pas se mettre en selle, …
Timing de l’action
- 18h15 : Départ par l’av. de Tervueren : 18h20 : Montgoméry 10 tours (on verra comment)
- 18h30 : è bd Smith é bd Général Jacques
- 18h45 : è av. de la Couronne é rue du Trône ç rue du Viaduc è ch. d’Ixelles (maison communale) è av. Marnix è rue du Luxembourg
- 19h10 : Pl. du Luxembourg : Fin de la masse et Apéro-vélo.
Bibliographie
Les actes de la 27ème école urbaine de l’ARAU (mars 96) : la ville sans voiture. ARAU : bd Adolphe Max 55, 1000 Bruxelles, tél. 02/219.33.45,